Retraites : et les sportifs de haut niveau ?

La retraite des sportives et des sportifs de haut niveau.

Retraites : et les sportifs de haut niveau ?

En colère ! Alors que des millions de Français déferlent dans la rue contre la réforme des retraites depuis plusieurs semaines, un collectif monte au créneau pour dénoncer les différences de traitement entre les sportifs de haut niveau. Une injustice qui s’ajoute à un statut déjà précaire.

Vous pensiez que sportif de haut niveau était synonyme de retraite dorée ? Que nenni ! Carrière courte, pas de considération de la pénibilité, reconversion ratée… Les athlètes que vous avez adoré voir à la télé ne sont pas aussi chanceux que vous le pensez. 

Les sportifs de haut niveau (très) loin d’être les mieux lotis

À l’heure où la colère gronde chaque jour contre la réforme des retraites, les sportives et les sportifs s’inquiètent. « Ils sont comme nous. Leur retraite, beaucoup regardent ça une fois arrivés à 50 ou 55 ans », explique Bertrand Hozé, directeur de l’Union nationale des sportifs de haut niveau (UNSHN) dans les colonnes du Républicain lorrain

La Fondation Jean Jaurès rappelle que « les milliers de sportifs de haut niveau français ne sont pas, pour la plupart, des salariés ». Et qu’ils « soient footballeurs, rugbymen, tennismen, handballeurs, golfeurs ou nageurs, ils connaissent, le plus souvent, des carrières courtes ». En effet, « celles-ci dépassent rarement les dix ans, et ne se font quasiment jamais sous le régime du salariat ». D’ailleurs, un rapport datant de 2015 remis au secrétaire d’État aux Sports d’alors, Thierry Braillard, estimait que « 4 sportifs de haut niveau sur 10 gagnaient moins de 500 euros par mois »

Un progrès mais… des différences de traitement

C’est pourquoi l’État a décidé d’agir. Depuis 2012, il offre la possibilité aux sportifs de cumuler jusqu’à 16 trimestres au bilan de leur activité grâce à leurs contributions sportives. Mais il y a un loup ! Ce n’est pas rétroactif… Du coup, un collectif s’est formé pour se mobiliser contre cette différence de traitement. 

« Seules sont concernées les générations d’après 2012 », regrette le collectif des championnes et champions français dans une pétition en ligne qui a cumulé plus de 4200 signatures. « Le dispositif n’étant pas rétroactif, les générations de SHN (sportifs de haut niveau, NDLR) de 1984 à 2012, qui ont représenté brillamment la France, notamment à l’occasion des championnats internationaux et des Jeux olympiques et paralympiques, ne bénéficient d’aucun droit, donc d’aucune reconnaissance à ce sujet », s’étouffe l’ancien skieur Patrice Martin.

« Aberrant d’opposer les générations »

« Ce n’est pas logique comme raisonnement, s’offusque, lui, Pascal Éouzan à l’initiative du mouvement. On veut leur faire prendre conscience que c’est complètement aberrant d’opposer les générations ». 

« En discutant avec eux, à faire nos réunions, je suis estomaqué, renchérit Patrice Martin à RMC Sport. De voir que certains vont partir à 67 ans à la retraite avec moins de 1.000 euros par mois, en ayant des titres olympiques et des médailles de champion du monde… On est laissé sur le bord de la route à un moment ou à un autre. On a été très content de ce qu’on a pu faire. Mais on a oublié qu’on a consacré des années et des années d’entraînement, de préparation, d’accompagnement. Pour la plupart, pendant une dizaine d’années. Et il y a zéro trimestre qui ont été validé ». 

Ces athlètes ne comptent rien lâcher et espèrent que le gouvernement profitera des débats houleux autour de la réforme des retraites pour – a minima – réparer une injustice.

Les Sportonautes vous tiendra informé.es des évolutions éventuelles sur les retraites des sportives et sportifs de haut niveau. 

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