Aviron : Claire Bové, l’eau qui ne dort jamais

Claire Bové avec sa médaille d’or

Aviron : Claire Bové, l’eau qui ne dort jamais

Véritable aimant à médailles, Claire Bové est l’un des meilleurs espoirs pour l’aviron français./©Claire Bové

Médaillée d’argent en deux de couple poids légers à Tokyo en 2021, Claire Bové nourrit de belles ambitions aux côtés de sa coéquipière Laura Tarantola. A quelques heures des Championnats du monde d’aviron à Racice, en République Tchèque (18-25 septembre), la rameuse se livre pour Les Sportonautes.

De l’argent pour des filles en or ! Dans les eaux de Munich, Claire Bové et Laura Tarantola ont croqué une médaille qu’elles connaissent bien au terme d’une course rondement menée (14/8/2022). Vice-championnes d’Europe, les rameuses prennent date pour la plus haute marche du podium à Paris 2024. Mais avant le graal, se dressent les Championnats du monde à Racice, en République Tchèque (18-25 septembre 2022).

« Plein d’étapes » avant Paris 2024

Révélé par une surprenante 2ème place en deux de couple poids léger lors des Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, le duo s’installe comme l’une des meilleures chances françaises. Sans se laisser submerger par l’attention médiatique pour autant. « Paris 2024, on y croit mais il y a plein d’étapes encore, rappelle Claire Bové, jointe par Les Sportonautes. Il faut travailler dur pour se qualifier lors des championnats du monde en 2023. S’entraîner correctement. On fait du mieux qu’on peut. On garde à l’esprit que l’aviron, étant un sport amateur, doit d’abord être un plaisir ».

« La 1ère fois ? Il faisait gris, moche… Ça criait fort, ça me provoquait une peur bleue. Je me suis dit : jamais je ne ferai d’aviron ! » 

Claire Bové

Difficile d’imaginer Claire Bové n’avoir que 24 ans au vu de son impressionnante maturité. L’Yvelinoise la doit à un entourage très présent depuis ses débuts dans l’aviron. Il faut dire que sa mère n’est autre que Christine Liégeois, ancienne vice-championne du monde de couple poids léger. Vincent Bové, son père, a brillé en aviron à l’échelle nationale et internationale avant de prendre la casquette d’entraîneur. Quant à son grand frère Ivan, il a été sélectionné en équipe de France en aviron de mer.

Un début contrarié avec l’aviron… avant le déclic

Et pourtant, dix ans plus tôt, ce n’est pas vraiment sa famille qui lui a mis les rames entre les mains. « J’ai un mauvais souvenir de ma première en aviron, surprend l’étudiante. C’était avec la section sportive de mon collège, à Versailles. Il faisait gris, moche… Ça criait fort, ça me provoquait une peur bleue. Je me suis dit : jamais je ne ferai d’aviron ! »

C’est finalement sa meilleure amie qui lui demande de l’accompagner en proposant un compromis : « La première année, elle ferait du triathlon avec moi et la deuxième, je la suivrais en aviron. On a surtout fait ça pour rester ensemble. » 

A des années-lumière de sa première mésaventure, la future médaillée olympique prend goût à la compétition. Elle se forme à l’Aviron de Meulan Les Mureaux Hardricourt (AMNH), club qu’elle fréquentera pendant 9 ans. Puis elle rejoint son frère au Pôle d’entraînement de Fontainebleau en Junior. « Mon frère m’envoyait des photos de lui en train de peindre les pelles, se souvient-elle. J’ai trouvé ça trop cool. Moi aussi, je voulais faire ça ! J’ai eu mon premier gros déclic ». 

Sa complicité avec Laura Tarantola

Dès sa première année, Claire Bové a été sélectionnée en équipe de France et a touché aux compétitions internationales. La native d’Aubergenville (78) file ensuite à Lyon pour rallier le Pôle France. Parmi ses souvenirs les plus vivaces, son premier championnat de France. « On était avec ma meilleure amie dans une course très rapide, sourit-elle. L’accélération finale avait été incroyable. J’entendais le speaker crier « Et le bateau de Meulan Les Mureaux remonte ! ». On a été hyper rapides. C’était super ». 

C’est en 2017 qu’elle fait la rencontre de Laura Tarantola. Avec elle, elle glanera une médaille internationale deux ans plus tard. « Dès qu’on a ramé ensemble, ça s’est très bien passé entre nous, évoque Claire Bové. Quand vous êtes 200 jours par an, en stage, mieux vaut bien s’entendre ! (Rires) On est très complémentaires, on s’entraide quand ça ne va pas. Aujourd’hui, je pense qu’on commence à vraiment bien se connaître… même si on se surprend encore ! »

La médaille aux Jeux de Tokyo, c’était un moment magique. J’ai encore du mal à imaginer que c’est vraiment arrivé.

Claire Bové

La complicité entre les deux filles les amène vers l’inimaginable : une médaille olympique. A Tokyo, en 2021, loin d’être favorites, les deux rameuses vont surprendre leur monde et décrocher la médaille d’argent. « La course s’est finie en 2 secondes, lance la sportive yvelinoise. Avant la course, on s’était dit que tout pouvait arriver. On ne sait jamais. On y a cru jusqu’au bout. C’était un moment magique. J’ai encore du mal à imaginer que c’est vraiment arrivé ». 

Sponsors, entraînements, sacrifices… Les coulisses du sport de haut niveau

L’éclairage médiatique accompagnant systématiquement les médaillés olympiques ne perturbent pas pour autant la sereine Claire Bové. La jeune femme est une forcenée de travail et n’oublie pas sa vie en dehors de l’aviron. Actuellement en 3ème année de kinésithérapie, elle s’est construite une véritable équipe pour pallier les dangers du quotidien. Suivie par une agent, elle est parvenue à décrocher un sponsor (Mauboussin), une arme essentielle pour poursuivre sa carrière. « Le quotidien coûte cher, rappelle-t-elle. Quand on part en stage, il y a tous les à-côté. La performance passe aussi par ce qu’on mange. Je ne voulais pas être un poids pour ma famille. Avoir des sponsors, c’est essentiel dans un sport amateur ». 

Mes amis, je les voyais moins. C’est ce qui m’a fait le plus de mal. Il y a des moments qu’on ne rattrapera jamais

Claire Bové

La vie d’une sportive de haut niveau – on l’oublie trop souvent derrière notre télévision – se construit sur des sacrifices. Derrière des performances aussi exceptionnelles se cachent des choix difficiles et des efforts constants. « Quand on voyait nos aînés, on ne nous prévenait pas, analyse l’internationale française. On ne voyait pas les coulisses. Or, c’est énormément de questionnements. Mes amis, je les voyais moins. C’est ce qui m’a fait le plus de mal. Il y a des moments qu’on ne rattrapera jamais ». 

C’est forte de son calme olympien et son étonnante lucidité que Claire Bové pense déjà à la  prochaine étape : les championnats du Monde à Racice, en République Tchèque (18-25 septembre 2022). Avec Laura Tarantola, elle entend bien continuer à grandir dans le gratin de l’aviron français et mondial. 

Vous pourrez suivre les exploits de Claire Bové sur Les Sportonautes via nos réseaux sociaux Instagram, Facebook, Twitter et LinkedIn.

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2 commentaires

comments user
070

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