Escrime : Camille Hermay sur la pointe de l’épée

De Falaise à Beauvais, l’escrimeuse Camille Hermay vit une progression constante dans un sport très concurrentiel. Pour Les Sportonautes, l’épéiste tricolore se confie sur ses ambitions, l’importance de son entourage familial et la nécessité d’une vie en dehors du sport.

La tête sur les épaules, les pieds ancrés sur la piste, l’épée pointée vers 2024. A 24 ans, Camille Hermay a les idées claires sur sa carrière. Il faut dire que la jeune Normande s’est constituée une équipe solide et soudée pour l’accompagner vers son objectif : les Jeux Olympiques de Paris 2024.

« Je crois énormément en mon projet, confie-t-elle sur Les Sportonautes. Depuis mes débuts, ma  progression est régulière. Ça va vraiment dans le bon sens. En tout cas, je fais tout pour ». Licenciée à Beauvais (Oise), « un club en parfaite adéquation avec mes ambitions », l’épéiste a intégré la team Levavasseur, menée par Daniel Levavasseur, à Saint-Maur-des-Fossés (Val de Marne), en 2021. « Ça me permet de passer un cap, insiste-t-elle. Je suis très bien entourée ». De ce fait, cette saison, elle a récemment terminé 8e des Championnats de France et obtenu 2 sélections nationales.

Un cocon familial à la base de sa progression

Autour d’elle, Camille peut compter sur un staff étoffé et, surtout, sur un cocon familial extrêmement solide. Son père Thierry Hermay, ancien hockeyeur reconverti manager et coach en épée, gère sa carrière au centimètre. Sa mère Stéphanie Hermay, maître d’armes, s’occupe des finances. Et sa sœur Olivia, ancienne escrimeuse au sabre, est « toujours là » pour la soutenir. « C’est un vrai sport de famille, sourit Camille. Ils sont extrêmement importants pour moi. Mais une fois dans l’escrime, ce ne sont plus mes parents. On se concentre sur mes préparations, mes combats, mes choix ». D’ailleurs, la famille « se réunit tous les ans » au 30 août pour décider quoi faire de la saison suivante. « Mes parents me demandent à chaque fois si je veux continuer, reprend-t-elle. Je dis toujours oui ». 

Tous les ans, au 30 août, mes parents me demandent si je veux continuer. Je dis toujours oui !

Camille Hermay

Pourtant, son destin vers les pistes d’escrime ne semblait pas écrit d’avance. « Ma mère avait trouvé un club à Falaise (Calvados), se remémore Camille. Elle est rentrée dedans, elle voulait qu’on fasse un peu de sport avec ma sœur Olivia. Moi, au début, ce n’était pas mon truc ». Mais à 13 ans, c’est l’heure du choix « entre deux sports » qui s’offre à elle : l’équitation ou l’escrime. « Nous étions à une compétition en minimes et je voyais tous ces jeunes avec un t-shirt floqué ‘’Horizon 2024’’. J’ai demandé à ma mère ce que c’était. Et elle m’a répondu qu’on était la génération qui pourrait représenter la France lors des Jeux Olympiques à Paris. Ça m’a chauffé! » 

Quand Camille Hermay s’essaie à l’épée, elle ne la lâche plus. En effet, la discipline sied parfaitement à cette gauchère. « J’aime le fait de devoir être patiente, endormir mon adversaire avant de l’attaquer, être tactique et technique à la fois, analyse-t-elle. L’épée c’est tout ça à la fois ». 

Paris 2024 dans son viseur

Des victoires en série lui ouvrent la voie et Camille atterrit à l’Escrime Club de Caen. Elle participe à son 1er championnat international en 2014 et glane son 1er titre de championne de France, en 2015. C’est alors que l’escrimeuse fait ses gammes au Pôle espoirs de Talence (Gironde) aux côtés d’épéistes de haut-niveau. Trois ans et plus d’une trentaine d’épreuves internationales en Coupe du Monde plus tard, elle rallie le prestigieux club de Beauvais et son entraîneur Emmanuel Mortecrette. Elle se rendra à Belgrade (Serbie) pour un tournoi Satellite (3-4 septembre), rampe de lancement de sa préparation. 

Si elle a l’ambition d’étrenner son épée à Paris 2024 et au-delà, Camille Hermay n’oublie pas qu’il « y a une vie en dehors de l’escrime ». La native de Falaise obtient ainsi un BTS en Ressources Humaines et passe un Bachelor en décembre. « Quand on est sportif, il est essentiel de penser aussi à la sécurité, exprime-t-elle. On ne sait jamais ce qui peut arriver, ça peut être une blessure… C’est pourquoi je construis aussi ma vie en dehors de l’escrime ». 

Armée de son épée, son impressionnante maturité et son tempérament coriace, Camille Hermay se pose en véritable espoir de l’escrime français.

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