Basket-fauteuil : cette association savoyarde mise sur l’inclusion

A Saint-Alban-Leysse (Savoie), l’association Les Coyotes promeut un basket-fauteuil « générateur d’inclusion » en misant sur la mixité entre sportifs valides et non valides. Une initiative originale qui permet de faire découvrir ce sport spectaculaire. 

« Un basket-fauteuil unique et générateur d’inclusion ». Au pied du Mont Peney, près de Chambéry, la petite ville de Saint-Alban-Leysse jouit d’une belle richesse associative. Parmi les structures faisant vivre cette commune de 6000 âmes, Les Coyotes détonnent depuis 2012.

Ces deux frères veulent ouvrir le basket-fauteuil

Cette association sportive qui ne fait pas partie de la fédération handisport mise depuis 10 ans sur la mixité dans la pratique du basket-fauteuil. Fondée par les frères Aymeric et Cédric Thill, elle a pris le parti d’inclure les sportifs valides dans le sport. « Au tout départ, j’avais tenté l’aventure en basket-fauteuil, explique Cédric Thill, lui-même sur un fauteuil, joint par Les Sportonautes. Je n’étais pas très chaud. Mais j’ai finalement beaucoup aimé ce sport. J’ai proposé à mon frère qui est valide de m’accompagner ». 

Année après année, les frères Thill vantent les qualités de la discipline auprès de leurs amis. Puis ils décident de monter « leur propre structure mixte ». « On a pris le problème à l’envers, explique le fondateur des Coyotes. Nous faisons le choix de nous investir pour l’inclusion par le sport. Nous proposons aux personnes avec un handicap et désireuses de pratiquer un sport, de le faire dans un milieu ordinaire. Et non un milieu qui n’aura de cesse de les enfermer davantage. Quant aux personnes valides, elles peuvent pratiquer un sport qui leur est habituellement interdit. Quant au « choix assumé » de ne pas être inclus dans la fédé, Cédric justifie « une particularité unique en France à l’heure actuelle et une innovation essentielle dans la société d’aujourd’hui ».

« Être le plus autonome possible »

Après quelques recherches, les frères atterrissent dans la commune de Saint-Alban-Leysse, dont ils sont originaires. La ville met à disposition un créneau par semaine pour l’association. Et dès les premiers paniers, l’intérêt grandit dans la communauté. « Nous étions très nombreux au début, se remémore celui qui fait du soutien scolaire en plus de sa vie sportive. Les entraînements ont attiré plus d’une vingtaine de personnes. Et, depuis, on essaie de grandir année après année ». 

L’association ne se contente pas de jouer au basket-fauteuil. Elle propose également « des prestations et des événements ». « Nous avons envie de faire vivre le club en étant le plus autonome possible, évoque le sportif savoyard. C’est pourquoi nous proposons des initiations au basket-fauteuil dans les milieux scolaires. Nous évoluons également dans les stages de citoyenneté, le team building en entreprise… Nous nous exprimons aussi largement sur le sujet de l’inclusion dans le sport. Nous menons également une réflexion sur comment ouvrir la pratique. Enfin, nous rencontrons les centres socioculturels. Hors prestation de service, nous cherchons à créer une émulsion autour du sport, et de sensibiliser à l’inclusion dès lors qu’elle est possible dans d’autres clubs sportifs de divers horizons ». 

La recherche de partenaires, le défi de demain

Subventionnée par la commune et le département, Les Coyotes doivent faire face à des défis majeurs pour l’avenir. A savoir la recherche de partenaires ou de donateurs, « le nerf de la guerre » et les luttes politiques qui l’opposent parfois aux instances nationales. « Nous avons beaucoup d’espoir pour la suite, ose toutefois Cédric Thill. Nous rencontrons beaucoup de jeunes et nous nous ouvrons aux adultes. L’Inseec (école de commerce de Chambéry) va nous aider à développer la marque Coyotes. Nous recherchons des gens à qui le projet parle, pour nous accompagner. À titre d’exemple, Orange et la caisse d’épargne nous avait acheté 5 fauteuils pour lancer notre aventure ». L’association qui fonctionne en loisirs espère aussi obtenir l’agrément « Jeunesse et Sport » dès cette saison.

Suite à « énormément de demandes », les fondateurs réfléchissent « sérieusement cette saison à ouvrir un créneau hebdomadaire « découverte » destinée aux enfants ». Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les contacter sur ce lien.

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