Taekwondo : Kanélya Carabin vise les étoiles

Étoile montante du taekwondo français, Kanélya Carabin a décroché un nouveau sacre de championne de France dans sa catégorie des moins de 57 kg à Mulhouse, début février. La Guadeloupéenne de 20 ans nourrit de belles ambitions à l’avenir. 

Le taekwondo français tiendrait-il une nouvelle pépite ? Du haut de ses 20 ans et de son impressionnant mètre 79, Kanélya Carabin fait en tout cas sensation partout où elle passe. La Guadeloupéenne vient de remporter avec brio son 2ème titre de champion de France à Mulhouse (5/2/2023). 

« Le taekwondo m’appelait… »

« Ce n’était pas trop ça au début, nuance la championne nationale sur Les Sportonautes. Mais je suis montée en puissance tout au long de la compétition. Le niveau était de plus en plus haut. Mais je me suis réveillée ». Au-delà de son humilité, Kanelya Carabin dispose déjà d’un joli palmarès. 

Sportive depuis toute jeune, Kanélya a pris ses premiers contacts avec le taekwondo à l’âge de 5 ans. « Mon frère en faisait, se souvient la native d’Abymes, en Guadeloupe. Son coach me titillait pour que je tente. Et j’ai vite aimé ça. » Elle s’essaie tout de même dans d’autres sports comme le tennis et l’athlétisme où elle atteint un bon niveau. Ralentie par les blessures, elle « a un choix à faire entre l’athlé et le taekwondo ». « Le taekwondo m’a permis de me canaliser, note-t-elle sûre de son choix. J’étais hyperactive. C’est pourquoi ça m’attirait. Je voyais que ça criait, ça frappait… Le taekwondo m’appelait. » 

De la Guadeloupe à l’INSEP, Kanélya Carabin sur sa lancée

Rapidement, elle traverse les années auréolée de titres de championne de Guadeloupe. C’est d’ailleurs sous les couleurs de l’île qu’elle va faire sensation et attirer les recruteurs de la métropole. « Lors des Championnats du monde en Tunisie, j’ai combattu pour la Guadeloupe en tant que junior, se remémore-t-elle. Personne ne nous connaissait. Il n’y avait même pas notre drapeau. Quand j’ai combattu, tout le monde était choqué. C’est là que j’ai été approchée par un membre de l’équipe de France. » Un peu plus tard, elle avait impressionné en mettant son adversaire KO, fait rare en taekwondo. 

Il faut dire que le gabarit de Kanélya lui offre un joli potentiel. « Le fait d’être grande est un avantage, tranche-t-elle. Ça me permet de tenir mon adversaire à distance. Il faut tout de même que j’apprenne à temporiser ». 

« Faire des grands titres »

Elle finit par rejoindre la métropole ce qui lui vaut d’être « bannie financièrement » de l’équipe de Guadeloupe. « Ça m’a un peu blessée, reconnaît la combattante. Mais il fallait que je pense à mon avenir. Il y a plein de choses à faire ». Elle rejoint la Team Villeneuve-Saint-Georges et l’Insep, signe d’un potentiel très intéressant. Elle s’y entraîne beaucoup afin de perfectionner sa régularité, ses déplacements, son alimentation… « A moi de gérer pour progresser au mieux, lance-t-elle. C’est en tout cas le meilleur endroit pour le faire ». 

Si elle poursuit sur cette lancée, Kanélya Carabin a de belles années devant elle. De là à viser une place pour Paris 2024 ? « Ça va être compliqué, tempère-t-elle. Il faut un bon classement, être dans les 10 premiers. Il faut donc faire plein de compétitions. Mon but premier, c’est de faire des grands titres. J’ai déjà touché du doigt les Championnats d’Europe. Il me manque pas grand chose. »

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