Véronique Haberajter, le lancer au cœur

Véronique Haberajter au lancer

Véronique Haberajter, le lancer au cœur

Spécialiste des lancers en athlétisme, Véronique Haberajter (61 ans) s’épanouit dans les compétitions Masters. La Française a poursuivi sur sa lancée positive lors des Championnats d’Europe à Pescara (Italie) en obtenant 4 places de finaliste. 

« Tant que mon corps ne me dit pas stop, je fonce ! » Toute la personnalité de Véronique Haberajter (UAGM Athlétisme) pourrait se résumer à cette phrase énergique et positive. À 61 ans, la spécialiste du lancer continue de briller dans les compétitions nationales et internationales. 

À 61 ans, elle enchaîne finales et records au lancer

Le dernier exploit en date : 4 places de finaliste lors des Championnats d’Europe à Pescara, en Italie ! Dont une 4e au poids et au pentalancer, une 5e au marteau lourd et une 8e au marteau long. La Française est une force de la nature. Il suffit de lui proposer un petit flash-back pour s’en rendre compte. 

©Heather Haberajter

©Heather Haberajter

Si ses parents ne portent pas le sport dans leur cœur, l’athlète de Gujan-Mestras (33) prend le chemin inverse. Gymnastique, courses d’athlétisme et (déjà!) lancer de poids, son enfance est rythmée par la compétition. Elle va même jusqu’à intégrer un sport de basket et de handball… en même temps ! « Je suis quelqu’un d’originellement multisports, sourit-elle. J’aurais même pu aller loin en handball. Mais mes parents et les déménagements faisaient figure de frein à main ».

« Quand on est piqué, on est piqué »

Les années défilent et Véronique construit sa propre famille. Trois enfants « merveilleux » à qui elle transmet la passion du sport. Comme un pied de nez à son passé. « C’est la vengeance, blague-t-elle. Mes enfants sont très sportifs. C’est une fierté de les voir évoluer ». La famille s’établit du côté de la région girondine et la maman a des fourmis dans les jambes ! « En 2011-2012, je rempile à plus de 50 balais dans le handball, se remémore-t-elle. J’étais dans les buts. Et là, mon corps a dit non ! Disons que je ne maîtrise pas la vitesse et la trajectoire de la balle ! Je me coince le dos, fait des hématomes, un doigt a été emporté par un ballon… Et puis je prenais simplement moins de plaisir ». 

Il n’y a pas d’âge pour progresser.

Véronique Haberajter

Lors d’un remplacement en tant que prof d’EPS, un collègue de Véronique lui propose de retrouver ses premiers amours en athlétisme. « Quand on est piqué, on est piqué, évoque cette passionnée. L’athlétisme, c’est ancré en moi ». Au club de Bazas (33), elle ébahit les observateurs en lancer de poids. Elle remporte sa première compétition en 2014. Et puis tout s’enchaîne. « Quand j’étais jeune, le marteau n’existait même pas, évoque la lanceuse. J’avoue que j’ai trouvé ça marrant. » 

Le lancer, un sport « très technique »

©Heather Haberajter

Le plaisir, c’est son essence. Elle se teste ainsi à tous les lancers et progresse à vue d’œil. « Il n’y a pas d’âge pour progresser, constate Véronique. Je dois dire que j’ai été très bien entourée avec notamment mon coach Wilfried Poretto et ma kiné. Il m’a montré toutes les subtilités du lancer. Contrairement à ce qu’on peut croire, ce n’est pas une discipline où il faut bourriner. C’est très technique. Ça va être un placement de pied, de bassin, une position d’épaules… ». Poids, marteau, disque, Véronique Haberajter fait tomber tous ses records personnels et se révèle dans la catégorie Masters, celle des plus de 35 ans… Avec des souvenirs à la pelle !

On se prend beaucoup de portes quand on cherche des sponsors !

Véronique Haberajter

 « À Laval, en juin dernier, je bats mon record au lancer de poids aux championnats de France, se souvient-elle. Un record que j’avais établi à ma première compétition au mois de décembre 2014 ! Il était à 10,60m, je le mets à 10,91m. 9 ans après, c’est assez agréable ! »

Les finances, le « talon d’Achille » pour les Masters

Une performance sur la lignée d’une année 2023 où « tous les feux sont au vert » puisque la lanceuse de l’UAGM Athlétisme a battu tous ses records. En dépit de ces exploits, Véronique Haberajter doit composer avec la grande faiblesse du sport amateur, notamment pour les Masters : le financement. « C’est le talon d’Achille de ma pratique, regrette la championne. Je suis dans un gros club qui soutient le sport Masters. Il prend en charge un petit bout de mes déplacements. Mais le reste, j’économise et c’est pour moi. On se prend beaucoup de portes quand on cherche des sponsors ».

Heureusement, ce n’est pas ce qui va arrêter cette passionnée qui n’a de cesse de surprendre, comme à Pescara où elle a goûté aux joies des finales et profité de beaux moments avec sa fille Heather, « qui m’encourage et qui s’occupe de tout pour que je sois apaisée ».

Sur Les Sportonautes, nous vous donnerons des nouvelles des prochaines aventures de Véronique Haberajter car, croyez-nous, elle n’a pas fini de vous étonner ! 

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